I have some images of my family, my village, I sometimes mistake them with images from later, as when you always go back to the same place, pictures in your head get entangled and sometimes fuse together. But yes, I do remember one day, seeing my father extremely tired. That really struck me. Coming back from the mountains, carrying a bundle of sticks like the woodcutter who encountered Death in the fairytale, sitting down, sweating, and my mother trying to wipe his face, he was already sick, and he was struggling to carry out his work.

It must be at about that time they decided to leave the village. My father died at 51, there was no possibility at the time for him to live longer, nowadays he could definitely have been operated on. But that picture, it shows how, how very difficult life was, and it stayed with me. It was at the same time very difficult for adults, who had to work extremely hard, and a lot easier and nicer for the children as we had the most wonderful playground in the world, we had a whole valley, rivers, several mountains. Those are unforgettable memories, very rare, completely unique. But the real memories are those dealing with the sheer joy for the children and the efforts and toughness of life for the parents.

J’ai plusieurs images autour de moi, de ma famille, de mon village, je les confonds un peu avec des images qui sont venues plus tard, parce que quand on retourne toujours au même endroit, les images se superposent et les images quelque fois se confondent. Mais j’ai, oui, une image de mon père un jour, très fatigué. Ca, ça m’avait beaucoup frappé. Revenant de la montagne, chargé d’un fagot comme le bucheron qui rencontre la mort dans la fable, s’asseyant, suant, et ma mère qui allait lui essuyer le visage… il était malade déjà, il avait beaucoup de mal à travailler. C’est certainement vers cette époque là qu’ils ont dû prendre la décision de quitter le village. Mon père est mort à l’âge de 51 ans, il n’avait aucune possibilité à l’époque de vivre plus longtemps, aujourd’hui on pourrait sans doute l’opérer. Mais cette image là, à quel point… la vie était difficile,  m’est resté. Elle était à la fois très difficile pour les adultes qui devaient travailler énormément et beaucoup plus facile et agréable pour les enfants car nous avions le plus beau terrain de jeux du monde, nous avions toute une vallée, une rivière, des ruisseaux, plusieurs montagnes à notre disposition. Ça reste évidemment des souvenirs absolument inoubliables, et très rares, très uniques. Mais les vrais souvenirs sont ceux de la joie des enfants et de la peine et de la dureté de la vie des parents.