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Philippe Léotard
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There was a film that I started and which was stopped, it was called Dawn. Which is a film by...
[Q] It's Miklós Jancsó's film?
Yes.
[Q] That's right, adapted from a novel by Elie Wiesel?
That's right. Yes, yes, I know.
[Q] The Hungarian director and produced by July's ex-wife?
That's right. So I went to Israel... So when she had given me the book to read, I had said, 'My God, it isn't going to be easy to make a screenplay with that'. So... I mean, the book itself is very interesting.
[Q] Of course, I know it, and I also saw the film.
Ah, you saw the film?
[Q] Yes.
So eventually there's a guy who writes a screenplay, she says, 'But we can use another part of one of Weisel's novels'. I don't remember what was the other one, which added a bit more content to the story which was actually a têtê-à-têtê. And so there's a guy who writes a fantastic screenplay. And then with Janscó we went off to Israel to find locations for the shoot. So there was something quite funny, because it's part of the things that are amusing. Because when you're in a foreign country, when you don't speak the language, it never comes to mind to speak French to people, you speak to people in a language you more or less know, in English, in German, etc.
Then at one point we were looking for the hotel's street where we had booked rooms, and we stop... There were three people passing by so we stop them. And we start jabbering. One of them spoke German, we start speaking German to ask, but he spoke German very badly, to speak to them, to know if they could give us the name of the street. The guy didn't know. So eventually in private between us, we say, 'They don't understand, they don't know where the hotel is. You speak French, so do we'. So eventually went to see a whole load of locations. So Janscó was funny because he would say, 'I don't see the point of making this film'. So they had found a trick.
There was the art director who was also Hungarian, who was there, so they had found a trick. They wanted to film in a studio, where part of the studio would be outside. I explained to them, 'Listen, it'll be an absolute mess because...'
[Q] On the backlots, as they're called?
Yes. No, no, they wanted a very large part of the set to go from interior to exterior, for it to be linked.
[Q] Oh, right!
So I said it's going to be an absolute mess because depending on the days, the lighting will constantly need to be altered. Well, yes, for the diaph... No, and at the same time... I mean, altering, readjusting every time the interior lighting and then the exterior one. What is the point of doing something that big? It's stupid!
[Q] Without cutting?
Yes, yes.
[Q] Without cutting, in one shot?
Yes, yes. So I didn't really agree, we discussed it. In the end we decided to make the film differently, somewhere else, with another screenplay, etc. With another screenplay but I was still going by the screenplay that I thought was fantastic, which had been written by a French guy.
Il y a un film que j'ai commencé et qui s'est arrêté, ça s'appelait L'aube. Qui est un film de...
[Q] C'est le film de Miklós Jancsó?
Oui.
[Q] C'est ça, d'après le roman d'Elie Wiesel?
C'est ça. Oui, oui, je sais.
[Q] Le réalisateur hongrois, produit par l'ancienne femme de July?
C'est ça. Alors je suis allé en Israël... Alors quand elle m'avait donné à lire le bouquin, j'avais dit, 'Mon Dieu, ça alors ça va pas être de la tarte à faire un scénario avec ça'. Bon, le bouquin en lui-même est super intéressant je veux dire.
[Q] Bien sûr, je le connais, et j'ai vu le film aussi.
Ah, tu as vu le film?
[Q] Oui.
Bon, alors finalement il y a un mec qui écrit un scénar, elle dit, 'Mais on peut utiliser un autre bout de roman de Wiesel', je me souviens plus ce que c'était l'autre, qui permettait de ramener de la viande à cette histoire qui est en fait un tête à tête. Bon... Et il y a un gars qui a écrit un scénario qui était fantastique. Et puis avec Jancsó on avait foutu le camp en Israël pour repérer les décors où on allait tourner. Alors il y a eu un truc qui était assez drôle, parce que ça fait partie des choses qui sont marrantes. Parce que quand on est dans les pays étrangers, qu'on ne parle pas la langue, ça ne vient jamais à l'esprit de s'adresser en français aux gens, on s'adresse toujours dans une langue qu'on connaît plus ou moins bien, en anglais, en allemand, etc.
Là à un moment donné on cherchait la rue de l'hôtel où on avait retenu des piaules, et puis on arrête- On voit, il y avait trois personnes qui passaient là, on les arrête. Et on commence à leur jacter- Il y en avait un qui parlait allemand, on commence à leur parler en allemand pour leur demander, mais il parlait très mal allemand, pour leur parler, s'ils pouvaient nous indiquer le nom de la rue. Le gars il savait pas. Alors finalement en aparté entre nous, on dit, 'Ils comprennent pas, il savent pas où est l'hôtel, vous parlez français, nous aussi'. Alors finalement on a été faire tout un tas de repérages. Alors Jancsó était marrant parce qu'il disait- Je vois pas l'intérêt d'aller faire ce film-là, et si...
Alors ils avaient trouvé une combine, alors il y avait le décorateur qui était aussi un Hongrois, qui était là, alors ils avaient trouvé une combine. Ils voulaient qu'on tourne le film en studio, dont une partie du studio serait à l'extérieur. Je leur ai expliqué, 'Ecoutez, ça va être un bordel sans nom parce que...'
[Q] Sur les backlots, ce que l'on appelle?
Oui. Non non, une partie du décor vachement grande ils voulaient directement passer de l'intérieur à l'extérieur, que ce soit lié.
[Q] Ah, d'accord!
Alors je dis ça va être un bordel noir parce qu'il va falloir, suivant les jours, il va falloir sans arrêt manipuler la lumière à l'intérieur. Bah oui, pour le diaph... Non, et puis en même temps je veux dire manipuler, rajuster à chaque fois la lumière intérieure et puis extérieure. Quel est l'intérêt de faire un truc aussi grand que ça, c'est con.
[Q] Sans couper?
Oui, oui.
[Q] Sans couper, en un seul plan?
Oui, oui. Alors je n'étais pas très chaud, on discutait. Finalement on a décidé de faire le film autrement, ailleurs, avec un autre scénario. Avec un autre scénario, moi j'en étais toujours avec le scénario que j'avais trouvé fantastique, qui a été fait par un Français.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: "Dawn"
Listeners: Bernard Cohn
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Tags: Israel, Dawn, Elie Wiesel, Miklós Jancsó
Duration: 3 minutes, 46 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008