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The first days in Saigon
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Ce problème du contact avec les Vietnamiens, c'est un problème que j'ai eu quand j'ai fait mon film plus tard Hoa Binh. Bon alors j'avais un ingénieur du son que j'avais emmené avec moi, la production voulait que j'en prenne un que je connaissais, qui était un très très bon ingénieur du son, mais avec qui j'avais fait un film en Afrique et qui était tombé malade. Et je me suis dit: je préfère prendre quelqu'un qui soit un peu plus aguerri alors j'avais demandé donc un autre gars. Et le gars bon, il était très content de venir et puis finalement il est arrivé, et ce contact avec les gens comme ça qui n'avaient pas l'air de le regarder l'a troublé. Et en plus j'ai fait une connerie épouvantable, parce que comme c'était – là c'était plus avec les Français, c'était du côté avec la guerre avec les Américains – je l'ai emmené dans un restaurant qui s'appelait dans le temps La Pointe des Blagueurs et qui après à l'époque où on y était s'appelait La Tour d'Argent.
Et en plus ce truc-là était sur le bord de la rivière de Saigon, on y mangeait alors une cuisine absolument superbe et en même temps on voyait de l'autre côté de la rivière. Les Américains avaient mis un truc, un système en place, absolument extraordinaire de surveillance, d'ailleurs il y avait des avions qui passaient et qui régulièrement prenaient des photos, enfin des images. Elles étaient immédiatement comparées à des images types par ordinateur et s'il y avait quelque chose qui a bougé, ils ouvraient le feu, ils envoyaient une rafale d'une dizaine d'obus à l'endroit en question qui avait bougé. Donc c'est-à-dire qu'on pouvait assister à la canonnade.
[Q] C'était pendant le tournage du film?
C'était avant, au moment de la préparation. Donc je l'avais emmené là parce que je veux dire on bouffait et on voyait finalement pratiquement...
[Q] C'était quelle année ça Hoa Binh, c'est '70 "Hoa Binh"? '69. '69. oui.
Et le gars ça l'a tellement retourné ce truc-là qu'il a fait une crise cardiaque, j'ai été obligé de le rapatrier.
[Q] Ah bon?
Oui. Du coup il est rentré en France et personne ne voulait venir pour faire le son là-bas parce qu'il avait dû leur raconter une histoire apocalyptique.
This issue of contact with the Vietnamese, it's an issue I encountered later on when making my film, Hoa Binh. So I had a sound engineer that I had taken with me, the production wanted me to take one that I knew, a very very good sound engineer, but with whom I had a made a film in Africa and who had fallen ill. And I thought: I'd rather take someone who's a little tougher so I asked another guy. And the guy... well, he was very happy to come over and in the end he did, and this contact with people who didn't seem to be looking at him troubled him. And I made a dreadful mistake, because since it was – at the time it was no longer war with the French, it was now with the Americans – I took him to a restaurant which used to be called La Pointe des Blageurs and was now, at the time we went, called La Tour d'Argent.
And this place was also on the bank of the Saigon River, at the time they served superb food there and we could also see the other side of the river. The Americans had put a thing, a system in place, an absolutely incredible surveillance system, in fact there were planes flying by which regularly took photos, well images. They were immediately compared with example images using a computer and if something had moved, they opened fire; they sent a burst of tens of high explosive shells at the exact spot things had moved. So that meant that we could witness gunfire.
[Q] It was during the shooting of the movie?
It was before, during preparation. So I had taken him there because the food was good and we could practically see...
[Q] What year was Hoa Binh in? 1970? 1969. 1969, yes.
And the guy was so disturbed by it that he had a heart attack, I was forced to repatriate him.
[Q] Really?
Yes. In the end he went back to France and no one wanted to come over to do the sound because he must have told them an apocalyptic story.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: The cannonade
Listeners: Bernard Cohn
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Tags: Hoa Binh
Duration: 2 minutes, 23 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008