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Jacques Perrin
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Well, so the main problems that we had were with the Algerians, because it was... They were... We were working with the board, the ONCIC, the National Algerian Cinema Board. So obviously it was... For example, at the control, we had five managers. It was the Minister's son, the cousins of I don't know who... It was like in Field's show where there's Mitterrand's daughter, and there's... where we employ all the rich kids. So... They aren't necessarily deprived of talent but... so this time, on the other hand, they were all people only interested in one thing, which was to come on a set and watch, instead of helping out with what needed to be done. So they benefited from a sort of... Because it was a completely authoritarian system. To give an example, the first thing we shot was with a grip who didn't speak French, the key grip, but apparently he was very capable, but it was really annoying.
So the first shot – because Costa was a very smart guy, he didn't ask where the camera should be – the first shot was using the Dolly so it needed to reverse, go up, reverse, go back in crab, come back down and then go back, which was something quite complicated to do. So he explains it to him, but the guy didn't have a clue, every time there was something he missed the cue because he didn't understand the text. So we had said, 'We'll tap him on the shoulder'. And it was also the first time he saw the machine, so he wasn't comfortable at all. So in the end I remember, it's one of my assistants who did the Dolly, etc. In the evening, Costa went to see the head of the ONCIC and told him, 'Listen, it's a problem, the guy's very good but since he doesn't speak French it's very annoying, we would need to get another one because we can't go through the whole shoot with a guy who doesn't speak French'. So the guy says, 'But we don't have another one. We'll fly someone in'. 'No, no, we'll see. Wait'.
So in the end, two days later, he says, 'You keep him tomorrow, while we get someone in'. Two days later a guy who spoke French arrives. So he says, 'Hi' – I don't remember what he was called. I worked with him afterwards when I came back to Algeria to shoot another film, and I asked for him to come with us, as well as the gaffer. They were very competent people but it's true that... So eventually we talk with the guy, we show him the machine, we show him how it works, he tries it and all that. So we ask, 'But where were you?' And he says, 'I was on a shoot at such a place, that's why it took me two days to come back'. 'Ah, all right, so the other guy replaced you?' 'Well, no, the other guy's in prison'. 'What do you mean in prison?' 'Yes, for non-completion of a State contract'. So we went to see the head of the board. Yes, but of course... So we said, 'But listen, you can't stick him in prison because he doesn't speak French'. So we argued to get him out of prison. So everything was like that.
I remember there was a story about an American car... among others because I could go on, because there are tons of stories. The story of the American car, so there was... So since there were five managers, nothing was organised. Because obviously they all thought that the others had taken care of it, and since they didn't consult each other... So, 'Can we see the American car?' 'No, but it'll be here tomorrow'. 'But why can't we see it? Can't we go to the owner's to see it?' 'No, no, because he's not there but you'll definitely have it tomorrow'. It was very simple, in the morning, all the guys that had the misfortune of driving by in an American car were stopped. They showed it to Costa, 'Do you like this car?' At one point, someone said, 'Yes'. So, 'Get out! Requisitioned!'
Bon, alors les problèmes qu'on avait, c'étaient surtout les problèmes qu'on avait avec les gens de l'Algérie, parce que je veux dire c'était... C'étaient des... Disons on travaillait avec l'office... L'ONCIC là, l'Office National du Cinéma Algérien. Donc forcément là je veux dire c'était... On avait par exemple à la régie, on avait cinq régisseurs. C'était le fils du ministre, les cousins de je ne sais pas qui... C'était comme dans l'émission de Field où il a la fille à Mitterrand, celle de... Où on prend tous les fils à papa pour faire les choses. Bon ça... Ils ne sont pas nécessairement dénués de talent mais... Alors là, par contre c'étaient tous des gens qui... Il n'y avait qu'un truc qui les intéressait, c'était de venir au tournage et regarder comment ça se faisait, au lieu de s'occuper de préparer les trucs qu'il y avait à faire. Alors je veux dire ils bénéficiaient si on veut d'une espèce... Parce que c'était un système complètement autoritaire. Pour donner un exemple, le premier truc qu'on tourne, on avait un machiniste qui parlait pas français, le chef machino, mais c'était paraît-il un mec très compétent, mais enfin c'était vachement emmerdant.
Alors le premier truc – comme Costa c'était un gars qui savait très bien, il ne demandait pas où mettre sa caméra – le premier plan c'était un truc sur la Dolly alors il fallait reculer, monter, reculer, repartir en crabe, redescendre et puis repartir sur du texte, un truc assez compliqué à faire. Alors il dit ça au mec, le mec il en baisait pas une, je veux dire à chaque fois qu'il y avait un truc il ratait le coche parce qu'il comprenait pas le texte. Alors on avait dit, 'Bon, on va lui taper sur l'épaule', et puis en plus la machine c'est la première fois qu'il la voyait, alors il n'était pas à l'aise du tout. Bon finalement je me souviens, c'est un de mes assistants qui a fait la Dolly, etc. Le soir, Costa est allé voir le dirlo de l'ONCIC et il lui a dit, 'Ecoutez, c'est un problème, il est très bien le gars mais comme il parle pas le français c'est très emmerdant, faudrait nous en donner un autre parce que là on peut pas se taper tout le film avec un gars qui parle pas français parce que je veux dire'. 'Alors le gars... Mais on n'en a pas d'autre, mais écoutez, on va en faire venir un'. 'Non non, on va voir. Attendez'.
Alors finalement deux jours après, il a dit, 'Demain vous le gardez encore, le temps qu'on en fasse venir'. Deux jours après il y a un mec qui arrive, le matin, qui parlait français. Alors il dit, 'Salut', je me souviens plus comment il s'appelait, je l'ai eu après sur un autre film, je l'avais demandé parce que je suis revenu tourner un autre film en Algérie après, et j'avais demandé qu'il vienne avec nous, de même que le chef électro. Non, c'étaient des gens très compétents mais c'est vrai que, je veux dire- Alors finalement on discute avec le gars, on lui explique, on lui montre la machine, on lui explique comment elle marche, il essaye et tout ça. Bon, on lui dit, 'Mais comment ça se fait, tu étais où?' Alors il dit, 'J'étais sur un film à tel endroit, c'est pour ça qu'il me fallait deux jours pour que je revienne'. 'Ah, bon d'accord, alors c'est l'autre qui t'a remplacé?' 'Ah, bah non, l'autre il est en prison'. 'Comment ça il est en prison?' 'Oui, non-exécution d'un contrat d'Etat'. Ah. Alors on est allés voir le directeur. Oui, mais bien sûr... On lui dit, 'Mais écoutez vous pouvez pas le foutre en taule... parce qu'il ne parle pas français'. Alors on a braillé pour qu'il le sorte de cabane. Alors mais tout était comme ça, je veux dire c'était à tout moment.
Je me souviens il y avait une histoire de bagnole américaine... bon, entre autres parce que je peux en raconter, il y en a des kilos. L'histoire de la bagnole américaine, alors il y avait... Alors les régisseurs comme ils étaient cinq, rien n'était fait. Parce que forcément chacun pensait que c'était l'autre qui s'en était occupé, et comme ils se concertaient pas... 'Alors, la bagnole américaine on peut la voir?' 'Non, mais elle sera là demain'. 'Non, mais pourquoi on peut pas la voir, on peut pas aller la voir chez le propriétaire?' 'Non, non, parce qu'il est pas là mais c'est sûr que vous l'aurez demain'. Le truc c'était très simple, le matin tous les mecs qui avaient le malheur de passer avec une bagnole américaine... Arrêtez-vous. Ils montraient à Costa, 'Ça vous plaît cette bagnole-là?' A un moment donné, il y en a un qui a dit, 'Oui'. Bon, 'Débarquez! Réquisitionnée!'
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: Filming conditions in Algeria
Listeners: Bernard Cohn
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Tags: Algeria, Costa-Gavras
Duration: 4 minutes, 34 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008