NEXT STORY
Filming Alphaville
RELATED STORIES
NEXT STORY
Filming Alphaville
RELATED STORIES
Views | Duration | ||
---|---|---|---|
151. The Southern Star | 31 | 02:53 | |
152. Front projection | 48 | 02:04 | |
153. Alphaville and the static mark problem | 146 | 03:46 | |
154. Filming Alphaville | 103 | 02:20 | |
155. Filming in black-and-white | 94 | 01:54 | |
156. Developing film rolls | 38 | 03:52 | |
157. Filming Weekend | 91 | 04:36 | |
158. The inspiration for Hoa Binh | 82 | 02:21 | |
159. Looking for financing for Hoa Binh | 45 | 01:31 | |
160. Preparing the filming of Hoa Binh | 38 | 04:20 |
I'm going to talk about Alphaville because I mentioned it earlier. I mean it's... To shoot Alphaville we used... When we had made Breathless, I said that we used Ilford films, that we had developed it in a special paraphenylenediamine bath. And at the time, this Ilford film didn't exist for cinema. But later on they made it for cinema and so we were supposed to use it for Alphaville. But Jean-Luc wanted us to reproduce the same strength so we had to get it developed with that famous developer. And so the lab that had developed the films for Breathless; as I mentioned they'd used a small machine for tests, but they didn't want to use it to develop an entire film, and neither did they want to set up entire baths for... To set up an entire machine with baths to develop that thing. So on the other hand, there was an English laboratory, which was called Humphrey's which could do it. So I went to England to see the people from Humphrey's, who were obviously saying that their developer was a secret. I told them straight away that I knew about it and it went very well. And so the film we used was a very fast one, which enabled us to shoot street scenes at night without any exterior light support. So that was the first thing.
But there was something else which we encountered quite quickly, because since all the films were very quick... In addition, we needed to send them to England. We had a problem called static marks. Static marks are little white zigzags that appear on the film, which are due to the film being... since it's plastic, with the vibrations or with the unrolling of the film in the camera, it gets charged with electricity and as soon as the winding comes loose, there's a little lightning, a little spark that appears, and which shows up on the film. So once in a while we have that thing that wrecks it. And then, with the film... so it happens in certain conditions, which are difficult to determine. It's almost impossible to tell whether or not there will be some. We constantly had that problem. And we sometimes got to a point where there were more, and so we had to do five good takes, by changing the magazines, in order to be more or less sure that we would have a complete take without that static mark problem. So as I was saying earlier, it was a film that was practically only shot at night. There was no... Let's say, there hadn't been any specific research. But Jean-Luc had tricks, since we were filming in winter, there were times when it poured, when it rained, and others when it snowed. So Jean-Luc had decided that we would say that we filmed either in the Northern or the Southern quarters, which implied that there was snow in some but not in others. In fact, he had done the same thing when we filmed The Little Soldier. We had filmed... At one point, he didn't want us to cut the scenes and it was an awkward day because it was raining... So in the text, the weather was odd, you didn't know if it was going to be nice or if it was going to rain, which meant that for the same scene, there were some shots where it rained but where it was sunny in the reverse shot.
Je vais parler d'Alphaville parce que Alphaville j'en avais parlé tout à l'heure, je veux dire c'est... On a utilisé pour tourner Alphaville toujours dans les... Quand on avait fait A bout de souffle, j'avais dit qu'on a utilisé de la pellicule Ilford, qu'on avait fait développer dans un bain spécial à la paraphénylènediamine, bon. Et cette pellicule Ilford à l'époque elle n'existait pas en cinéma. Mais par contre après ils l'ont faite en cinéma et pour Alphaville donc on devait l'utiliser. Mais Jean-Luc voulait qu'on récupère la même puissance, donc il fallait la faire développer avec ce fameux révélateur. Et le laboratoire qui avait développé les choses avant pour A bout de souffle comme je l'avais dit c'était une petite machine pour faire les essais, cette machine-là ils voulaient pas l'utiliser pour développer un film entier, et ils n'avaient pas envie non plus de mettre des bains entiers pour... De mettre une machine entière avec des bains pour faire ce truc-là. Et par contre il y avait un laboratoire anglais qui s'appelait Humphreys qui pouvait le faire. Alors je suis donc allé en Angleterre voir les gens de Humphreys, alors naturellement qui eux disaient que c'était un secret leur révélateur. Je leur ai tout de suite dit que je connaissais, mais ça s'est très bien passé. Mais donc le film on a utilisé une pellicule très rapide qui nous permettait de tourner des scènes de rue de nuit sans apport de lumière extérieure. Bon alors ça c'était déjà le premier truc.
Il y avait une chose à laquelle on s'est heurtés là, assez rapidement, parce que comme toutes ces pellicules qui sont très rapides... En plus il fallait l'envoyer en Angleterre. On avait un problème qui s'appelle des effluves. Les effluves c'est des petits zigzags qu'on voit blancs sur la pellicule qui sont dus à ce que la pellicule se... Comme c'est du plastique, je veux dire avec les vibrations ou avec le déroulement de la pellicule dans les caméras, elle se charge en électricité et dès que les spires se desserrent, il y a un petit éclair, une petite étincelle qui se fait, donc qui impressionne la pellicule. Donc on a de temps en temps ce petit truc qui bousille. Et là, je veux dire avec cette pellicule-là... Alors ça se produit dans certaines conditions, qui sont très difficiles à définir. C'est pratiquement impossible à dire il y va y en avoir ou pas y en avoir. On avait ce problème-là en permanence. Et on est arrivés à certains moments, quand on se trouvait dans des moments où il y en avait plus, on était obligés de faire cinq prises correctes, en changeant les magasins, de manière à pouvoir être à peu près sûrs qu'on aurait une prise complète sans ce problème d'effluves. Bon là comme on l'a vu c'était un film qui se tournait pratiquement de nuit. Il n'y avait pas de... Disons je veux dire il n'y avait pas spécialement de recherche. Alors il y a des astuces de Jean-Luc, comme on tournait ça l'hiver, alors il y avait des moments où il flottait, où il pleuvait, et puis il y avait d'autres moments où il tombait de la neige. Alors Jean-Luc il avait décidé qu'on disait qu'on travaillait dans les quartiers nord ou dans les quartiers sud, ce qui justifiait que dans certains il y avait de la neige et dans d'autres il n'y en avait pas. Il avait fait le même coup d'ailleurs quand on avait tourné le petit soldat. On avait tourné... A un moment donné il voulait pas qu'on coupe la scène et c'était un jour maniable où il pleuvait... Alors dans le texte il faisait un temps bizarre, on ne savait pas s'il allait faire beau ou pleuvoir, donc ce qui fait qu'il y avait des plans où il pleuvait, dans la même scène, il pleuvait sur certains plans, et du soleil sur le contrechamp.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: "Alphaville" and the static mark problem
Listeners: Bernard Cohn
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Tags: Breathless, Alphaville, The Little Soldier, Jean-Luc Godard
Duration: 3 minutes, 47 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008