NEXT STORY
The Confession
RELATED STORIES
NEXT STORY
The Confession
RELATED STORIES
Views | Duration | ||
---|---|---|---|
101. Cinematography with Philippe Garrel | 94 | 02:40 | |
102. The filming circumstances of The Birth of Love | 67 | 02:24 | |
103. The chronological filming of The Birth of Love | 56 | 02:32 | |
104. The Birth of Love: Two trips to Italy | 57 | 00:47 | |
105. The importance of text | 66 | 02:27 | |
106. The different actor direction techniques | 81 | 04:16 | |
107. The difficult filming of a foreign film | 39 | 03:38 | |
108. The Confession | 41 | 02:06 | |
109. Z | 65 | 01:45 | |
110. Filming conditions in Algeria | 39 | 04:33 |
At one point I realised too late... I had been asked to make a film in Holland. And I met the director, it was...
[Q] Fons Rademakers.
Fons Rademakers who was an important...
[Q] A film called 'Like Two Drops of Water'?
It was called Like Two Drops of Water. And so that film... Rademakers was a very renowned theatre director. So I went because I thought it would be interesting to make a film abroad. Rademakers spoke French very well. So in the team, it was a film that was mostly filmed, there was some exterior, but it was mostly shot in a studio. There were special effects to do which I was interested in because actually it was the story of two guys that looked like each other like two drops of water.
[Q] Yes, yes.
One of them was blond and the other was dark-haired.
[Q] I remember that film very well.
Well, and so... It's a film that lasted a very long time, we filmed for I don't remember how many, 10-12 weeks, it was an important film for the Dutch. The team was... In the team that I had there were people who spoke French and others who spoke English, so I didn't have any problems working with the grips and the electricians. And... well, for the rest of the team... So with Fons Rademakers, it was extraordinary because while we were filming... we're going to do it again, so he went to see his actors, and then it lasted... He did it again, he explained the film in detail again. And I'm not joking, I sat in my chair, I had a chair with my name on it, and I read the newspaper while he explained, because I didn't understand anything, it was all in Dutch, and it's quite a complicated language. And afterwards he came to let me know if things had changed, and he would say, 'For you nothing's changed' or yes, at that point he's going to move, he's going to do such and such. But it was very well organised.
And so I realised, not straight away, because so at one point, all of a sudden I thought it was a very strange film for me, because I realised during filming that actually the questions; we were talking about it before... How can you talk to Jean-Luc, etc., who's in a bad mood, etc., crocolion. In the end, when you look at the director work, if there are things we don't know, the way in which he directs his actors gives you a lot of clues, to know what state he is in. And there suddenly, it's almost like on a Garrel film where he never tells his actors anything, but there all of a sudden I was completely bowled over, it was... In the end, I was shooting a film, I wasn't involved anymore. Although when the director goes to talk with his actors, I don't get involved, I don't deal with that. But the way in which he explains things to them, it sometimes answers questions that we could ask ourselves later on, we need... Well, anyway I need to know. It may also be the reason why doing the frame is also very interesting. Independently from the fact that we master the entire system, at the same time we get into the director's psychology. And that's very important.
Je me suis rendu compte à un moment donné, mais trop tard, on m'avait demandé à un moment donné de venir faire un film en Hollande. Et j'avais rencontré le metteur en scène, c'était...
[Q] Fons Rademakers.
Fons Rademakers qui était un grand...
[Q] Un film qui s'appelait 'Comme deux gouttes d'eau'.
Ça s'appelait Comme deux gouttes d'eau. Et donc ce film-là... Rademarkers était un metteur en scène de théâtre qui a une grande renommée. Bon j'y suis allé parce que je me disais... Tiens c'est intéressant de faire un film à l'étranger. Rademakers il parlait très très bien français. Bon dans l'équipe, c'était un film qui se tournait pratiquement, il y avait de l'extérieur mais enfin c'était pratiquement beaucoup de studio. Il y avait des trucages à faire qui m'intéressaient parce qu'en fait c'était l'histoire de deux mecs qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
[Q] Oui, oui.
Il y en a qui est blond et l'autre qui est brun.
[Q] J'en garde un très bon souvenir de ce film.
Bon, et alors... C'est un film qui a duré très longtemps, on a tourné je ne sais plus combien, dix-douze semaines, pour des Hollandais c'était un gros film. L'équipe était... Moi l'équipe que j'avais il y avait des gens qui parlaient français et puis les autres parlaient anglais, donc j'avais pas de problème pour faire fonctionner mes machinistes et mes électriciens. Et puis bon, pour le reste avec l'équipe. Alors Fons Rademarkers c'était extraordinaire parce que quand on tournait, là on va la refaire, alors il allait voir ses comédiens, et là ça durait... Il refaisait, il leur réexpliquait le film en détail. Sans rigoler, je me foutais dans mon fauteuil, j'avais un fauteuil avec mon nom, et je lisais le journal le temps qu'il s'explique, parce que comme je comprenais rien du tout, parce que tout se passait en hollandais, alors ça c'est une langue assez compliquée. Et à la fin il venait nous réexpliquer ce qu'il avait, s'il y avait des choses qui étaient changées, il me disait, 'Pour toi il n'y a rien de changer' ou si à tel moment il va bouger, il va faire tel truc. Mais c'était très bien foutu.
Et alors je me suis rendu compte, pas tout de suite, parce que alors à un moment donné, d'un seul coup je me suis dit c'était un film très curieux pour moi, parce que je me suis rendu compte pendant le cours du film que finalement les questions, on en parlait l'autre fois... Comment on peut faire pour parler avec Jean-Luc, etc., qui est de mauvaise humeur, etc., Crocolion. Je veux dire finalement quand on regarde un metteur en scène faire son truc, s'il y a des choses qu'on ne sait pas, la façon dont il va diriger ses comédiens apporte des éléments, pour savoir dans quel état il est. Et là d'un seul coup, c'était presque comme sur un film de Garrel où il dit jamais rien à ses acteurs, mais là d'un seul coup j'étais complètement scié, c'était... Finalement je tournais un film, je n'étais plus... Je n'avais plus de participation. Bien que quand le metteur va discuter le coup avec ses comédiens, je ne mets pas mon grain de sel, je veux dire je m'occupe pas de ça. Mais je veux dire la façon dont il leur explique des choses, ça répond des fois à des questions qu'on pourrait se poser pour un peu plus tard, je veux dire on a besoin- Enfin moi j'ai en tout cas besoin de savoir. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle faire le cadre est intéressant aussi. Indépendamment du fait qu'on maîtrise la totalité du système, je veux dire en même temps on rentre dans la psychologie du metteur. Et ça c'est un truc très important.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: The difficult filming of a foreign film
Listeners: Bernard Cohn
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Tags: Like Two Drops of Water, Fons Rademakers
Duration: 3 minutes, 39 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008