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From 8 mm to cinemascope
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Well, so on the first day... so the film was to be shot in 1.66. And so I get there four or five days before the shoot, so that Tony could show me the sets. It was supposed to be filmed with an Italian team, except the image team which was French, which was my team. And in the end... And there were a few other French people.
[Q] This is 'Mademoiselle'?
No, it's...
[Q] It's 'The Sailor from Gibraltar'?
The Sailor, Mademoiselle was finished. Mademoiselle was finished, yes. So Mademoiselle had the particularity of being a film that had... Since everyone looked to single themselves out from others, Mademoiselle was a series, filmed only in static shots. And the only panoramic shot was the credit titles but they shot it again, because it seemed... They filmed it again in static shot. Well, it was one of those things. At the time they were always looking to dissociate the image, even though there were loads of other ways never used to make a different image. It was... So it was when we went from a 1.66 frame to a 1.85 frame, later on we were doing flashing photos, and then some slightly bluer ones, then some slightly pinker ones. So loads of things with no meaning. At the time, when we were filming, 1.66 was in fashion and so they had said, 'We're only going to do static shots'. So I get there, I quickly meet Tony and he says, 'So tomorrow we're going to Florence' – so we were in Rome – 'tomorrow were going to Florence, you'll come in my car, because I have something to tell you'. So I get into his car the next morning, and we take the motorway to Florence.
And I didn't know Tony very well, he doesn't make a sound, he doesn't say anything. And in the end at one point I see signs saying 'Firenze', 'Firenze'. So I say, 'Tell me Tony, you made me get into your car because you have things to tell me, we're getting to Florence, you still haven't told me anything'. And he says, 'Yes, listen, I saw a film yesterday that I made earlier called The Lost One, and it was shot in 1.66, but it felt like I was watching a film in 8 mm. So I would like us to do... I would like us to do The Sailor from Gibraltar in cinemascope'. I said, 'Listen, you don't realise... we start filming in four days'. All the tests are done with the two machines we have. So we get out, and in Florence there were no telephone boxes, inevitably, not to ruin the aesthetic. I remember, we had to find somewhere to call France, to call my assistant, we went into a shop that sold gloves, gloves and handbags, we asked if we could call France, he agreed, but it was out the question that we buy any gloves, that was out of the question. And his wife was quite nice, so I called my assistant and he says, 'Oh, I'm really happy the equipment is at the customs'. So I tell him, 'Go pick it up, because we're going to do a film in scope'. So eventually, he went to pick it up. And naturally, the guy wasn't very happy, because he said, 'But either way I'm going to take it apart, we're going to do everything with the collimator because I won't have time to send the stuff back, it needs to leave tomorrow'. So he changed everything, sent off the equipment.
Bon alors le premier jour, donc le film devait se tourner en 1.66. Et puis j'arrive là-bas quatre jours ou cinq jours, je ne sais plus, avant le tournage, pour que Tony me montre les décors. Bon, ça devait se tourner avec une équipe italienne, bon sauf l'équipe image qui étaient des Français, c'était mon équipe à moi je veux dire. Et finalement... Et puis il y avait encore quelques autres Français.
[Q] Ça c'est 'Mademoiselle'?
Non c'est...
[Q] Ça c'est 'Le marin de Gibraltar'?
Le marin, Mademoiselle c'était fini. Mademoiselle était fini oui. Alors Mademoiselle il avait une particularité c'est que c'était un film qu'ils avaient. Comme tout le monde cherchait à se singulariser des autres, Mademoiselle c'était une série, c'étaient que des plans fixes. Et il y en avait un qui était dans le générique qui était à la panoramique, ils l'ont retourné, parce que ça leur paraissait-Ils l'ont retourné pour faire un plan fixe. Enfin ça faisait partie des trucs- Je veux dire- A l'époque on cherchait toujours à dissocier l'image, alors qu'il y avait plein de trucs qui n'ont jamais été faits pour faire une autre image. C'était... Alors c'était je veux dire où on a changé de cadre en 1.66, après c'était 1.85, après on faisait des photos flashées, après un peu bleues, après un peu roses. Bon, des trucs, 'Qui n'ont aucune signification'. Bon alors là à l'époque, donc on tournait, c'était la mode du 1.66 et eux ils avaient donc dit, 'On va faire que des plans fixes'. Donc j'arrive, je rencontre Tony rapidement et il me dit, 'Bon demain on va à Florence' – on était à Rome – 'demain on va à Florence, tu monteras dans ma voiture, parce que j'ai quelque chose à te dire'. Alors je monte dans sa bagnole le lendemain matin, et on va à Florence par l'autoroute.
Alors je le connaissais pas très bien Tony, et il n'ouvre pas la gueule, il ne dit pas un mot. Et puis finalement à un moment donné je vois quand même des panneaux qui arrivent, Firenze, je lui dis, 'Dis moi Tony, là tu me dis... Tu m'as fait monter dans ta bagnole, tu as des trucs à me dire, on va arriver à Florence, tu m'as toujours rien dit'. Alors il me dit, 'Oui, écoute j'ai vu hier un film qu'il avait fait avant qui s'appelait The Lost One, et c'est un film que j'ai fait en 1.66, j'ai eu l'impression de voir un film en 8 mm. Alors je voudrais qu'on fasse... Le marin de Gibraltar je voudrais qu'on le fasse en cinémascope'. Je lui dis, 'Ecoute, tu te rends pas compte, je veux dire on tourne dans quatre jours', tous les essais sont faits avec les deux machines qu'on a... Bon, alors on sort, et à Florence y'avait pas de cabines téléphoniques, forcément pour ne pas déglinguer l'esthétique. Je me souviens, il a fallu trouver un endroit pour téléphoner en France, pour appeler mon assistant, on est rentré chez des mecs qui vendaient des gants, des gants et des sacs à main, on a demandé si on pouvait téléphoner en France, ils étaient d'accord, on n'achèterait pas de gants il n'était pas question. Et la bonne femme était assez gentille, alors j'ai appelé mon assistant et je lui ai dis, 'Bon, dis... moi, ah il dit je suis vachement content le matériel il est à la douane'. Alors je lui dis, 'Vas le chercher, et on va faire un film en scope'. Alors bon... alors il est allé le chercher finalement. Alors l'autre naturellement il a fait une gueule épouvantable, l'autre parce qu'il a dit, 'Mais de toute manière je vais être obligé de le démonter, on va tout faire au collimateur parce que j'aurai pas le temps de... pour refaire partir le truc, il faut que ça parte dès le lendemain'. Les choses sont reparties... Donc il a rechangé des trucs, expédié le matériel.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: "The Sailor from Gibraltar"
Listeners: Bernard Cohn
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Tags: Florence, Mademoiselle, The Sailor from Gibraltar, The Lost One, Tony Richardson
Duration: 4 minutes, 11 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008