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The Southern Star

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Jerusalem File
Raoul Coutard Film-maker
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I remember one film that we shot in Israel, which was called Jerusalem File and on the film director's contract there was – who was American there was a provision which stated that he didn't have the...

[Q] The final cut?

The final cut. And so he filmed... So he was caught in a terrrible mess because he had half... The entire team was... So the camera team was French, because it was my team. But everyone else was Israeli, and its members changed every now and again because it was the time when as soon as one needed to do his military service he had to leave. It was just right after the Six-Day War. In fact, it's quite amusing, I remember that they had gone to see... The Israeli producer had shown me around. It was when they had recaptured Jerusalem. And so we were supposed to go to Jerusalem because there were things we had to film over there, and he had given me a quick English lesson. We had taken the same road that they'd been through, so the vehicles they had armoured themselves but that had been destroyed by the Arabs, were still on the side of the road. And at one point, we get to what was then the border and... So he explains to me that it was there, and since I was aware of the Six-Day War because I had followed its progress, and when he told me the name, I told him, 'It's the border'. It was.

And so, about this final cut, we shot the film. I left. I couldn't finish it because the film had started three weeks late, which were great because the producer with whom I got on quite well, I don't know why in fact, had said, 'Listen, you're not going to go back to France, if we're not finished before the end of your contract' because I was doing something else straight after 'we'll replace you, but you're staying'. And he had arranged, he had arranged for us... so there were three of us, I had a cameraman and my assistant. He had arranged for a Moroccan who had just... A guy who spoke very very good French, and so he showed us around and visited Israel. So at the time, it was a little smaller than today, but we really enjoyed ourselves visiting everything during those three weeks.

Well, and so at one point the film was finished and once again, I don't know why, when it time to do the dubbing, the film director was asked to come to London to do it. And he hadn't been there at all for the editing. They had asked me to come, I don't remember why. So we sat down in the mixing room, and the English dubber was there who wasn't pleasant at all. Probably because there was an American and a Frenchman in the room. He projects the first roll and it didn't match to the script at all, they had edited it differently. So obviously the other guy was surprised, he was watching the thing, he didn't understand the story anymore. So he says, 'Are you ready? We're going to start to dub'. And the other guy asks, 'Can I see the roll again? Because...' 'No, no, no, we don't have time'. 'You don't realise'. In the end they kicked him out. I also left because I didn't care.

[Q] But why had they asked you to come?

I don't know, I really don't remember.

[Q] Because having the director of photography there during the dubbing...?

No, I don't know, I really don't remember why they had asked me to come over, I don't remember. Well, there was a reason, because why else would they have spent money to make us come over. But the poor guy, it was... I don't remember what he was called. He was American, it was a guy who had made a film in France called The Sergeant.

[Q] Ah, John Flynn.

John Flynn, that's right. John Flynn. A film with Rod Steiger. The Sergeant, that's right, absolutely.

J'ai assisté une fois comme ça sur un film que je tournais qui était un film que j'avais tourné en Israël qui s'appelait Jerusalem File et il y avait sur le contrat du metteur en scène qui était un Américain il y avait une clause comme quoi il n'avait pas le...

[Q] Le final cut?

Le final cut. Et bon il a tourné... Alors là aussi il était pris dans un fatras épouvantable parce qu'il y avait la moitié... Toute l'équipe était... Bon, l'équipe de prise de vue était française, comme c'était mon équipe... Mais tout le reste était des Israéliens qui changeaient de temps en temps, parce que c'était l'époque où dès qu'il y en avait un qui devait faire sa période de service militaire il fallait qu'il se barre. C'était vraiment tout de suite après la guerre des Six Jours. D'ailleurs c'était assez marrant, il y a un truc dont je me souviens, c'est qu'ils avaient été visiter... Le producteur israélien m'avait baladé... C'était le moment où ils venaient de reprendre Jérusalem... Et alors on devait aller à Jérusalem parce qu'il y avait des choses qu'on devait tourner là-bas, et il m'avait donné des leçons d'anglais si je puis dire. On avait pris la route par où ils étaient passés, alors il y avait encore sur le bord de la route tous les véhicules qu'ils avaient blindés eux-mêmes mais qui avaient été détruits par les Arabes. Et puis à un moment donné on arrive à ce qui était la frontière et puis... Alors il m'explique c'était là, et comme moi j'étais très au courant de cette guerre des Six Jours parce que j'avais suivi ce truc, donc quand il m'a dit le nom, alors je lui dis, 'It's the border'. It was!

Et alors donc, ce final cut là, donc on a tourné le film, je suis parti. J'ai pas pu le finir parce que le film avait commencé avec trois semaines de retard, qui ont été formidables parce que le producteur avec qui je m'entendais très bien, je sais pas pourquoi d'ailleurs, m'a dit- Bon ben écoutez vous n'allez pas rentrer en France, si on n'a pas fini avant la fin de votre contrat- Parce que je devais refaire un autre truc derrière, 'On vous remplacera, mais vous restez. Et il m'avait fait, il nous avait mis' on était donc trois, j'avais mon cadreur, mon assistant 'il nous avait mis à notre disposition un Marocain qui venait de'. Un mec qui parlait très très bien français, et on s'est baladés, on a visité Israël. Alors à l'époque c'était un petit peu moins grand que maintenant, je veux dire, mais je veux dire pendant trois semaines on s'est régalés à voir tous les endroits.

Bon, et alors donc à un moment donné ce film a été fini et là encore une fois, je sais pas pourquoi, quand y'a eu le moment du mixage, on a demandé au metteur en scène de venir à Londres pour faire le mixage. Et il avait pas assisté au montage du tout. On m'avait demandé de venir, je me souviens plus pour quelle raison. Alors on s'assoit dans la salle de montage, il y avait le mixeur anglais qui était là... Qui était pas du tout sympathique du tout. Alors sûrement parce qu'il y avait un Amerloque et un Français dans la salle. Il projette la première bobine et l'autre, ça ne correspondait pas du tout au scénario, à l'écriture du scénario, ils avaient remonté ça autrement. Alors naturellement l'autre il ouvrait des yeux comme ça, il regardait le truc, il comprenait rien du tout à son histoire. Alors il dit, 'Bon, alors vous êtes prêts, on va mixer?' L'autre il dit, 'Je peux pas la revoir la bobine, parce que...' 'Ah, non, non, on n'a pas le temps, vous vous rendez compte'. Finalement ils l'ont viré. Moi je suis parti parce que j'en avais rien à foutre.

[Q] Mais ils t'avaient fait venir pourquoi?

Je sais pas du tout, je me souviens pas du tout.

[Q] Parce que le chef opérateur au mixage...?

Non je sais pas du tout, je me souviens pas du tout pourquoi ils m'avaient fait venir, je me rappelle plus. Enfin il y avait une raison, parce qu'il n'y avait pas de raison qu'ils dépensent des ronds pour nous faire venir. Mais le pauvre, c'était... Je me souviens plus comment il s'appellait le gars... C'était un Américain, c'était un mec qui avait fait un film en France qui s'appelle The Sergent.

[Q] Ah, John Flynn.

John Flynn, c'est ça. John Flynn, un film avec Rod Steiger. The Sergent, c'est ça, absolument.

French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.

Listeners: Bernard Cohn

Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.

Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.

Tags: Jerusalem File, Jerusalem, The Sergeant, Rod Steiger, John Flynn

Duration: 4 minutes, 35 seconds

Date story recorded: October 2004

Date story went live: 24 January 2008