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Alors à l'époque donc, le producteur qu'est-ce qu'il faisait? Avec ce truc-là, il allait cavaler, voir les distributeurs qu'il connaissait, et puis il leur disait, 'Est-ce que ça vous intéresse?' Alors là, il commençait à discuter pour savoir qui allait jouer dedans, etc., pour voir, monter leur coup. Et alors le producteur... Le distributeur disait au producteur... Bon, écoutez, on monte l'affaire, je vous fais une garantie de tant d'entrées, et c'était écrit, c'est pas je vous fais une garantie de tant d'entrées, c'était écrit sur du papier. Avec ce papier-là donc on pouvait savoir quelle part le producteur il allait produire et recevoir, donc le producteur se précipitait à la banque et il faisait escompter ce papelard, donc il avait des ronds ensuite il fallait qu'il se trouve des ventes à l'étranger ou des trucs comme ça. A l'époque, il n'était pas question de la télé parce que la télé je veux dire c'était... Ils achetaient mais pas vraiment, c'était pas un budget, c'était pas ça qui permettait de faire un film. D'ailleurs donc tout était basé sur la distribution. Alors c'est une affaire qui a été démolie par Lang ça d'ailleurs, mais ça avait un avantage considérable, c'est que... Je m'en suis rendu compte moi quand j'ai fait Hoa Binh c'est que quand vous étiez produit, qu'un distributeur avait mis des ronds dans un film, il avait qu'une idée c'était quand même de récupérer ses pions. Si le film marchait pas, il avait des moyens puissants pour empêcher les directeurs de salle de faire entrer en faisant jouer l'article 30.
L'article 30 qui est un article qui leur permet s'il n'y a pas assez d'entrées de pouvoir supprimer la sortie du film, les exploitants étant les directeurs, les patrons de salles ou les patrons des groupes de salles. Donc à cette époque-là ça avait l'avantage, c'est que moi je sais que quand Hoa Binh est sorti, comme il a très mal marché, la Warner avait derrière La nuit des généraux, ils ont dit aux gens- Si vous virez Hoa Binh, La nuit des généraux je ne vous la passerai pas. Alors les autres ont accepté de vivoter pendant quelques semaines avec mon film qui marchait pas. Bon mais ça c'était un gros avantage, maintenant je veux dire si le film marche pas... Non, et puis il y avait aussi un autre avantage, c'est que le réalisateur avait en face de lui deux interlocuteurs: producteur et distributeur. Il pouvait parler. Alors qu'aujourd'hui tu as des commissions où tu as des dizaines de mecs, tu sais même pas qui c'est. C'est des fantômes. Oui, c'est ça, non puis en plus il y avait des interlocuteurs avec lesquels on pouvait pas forcément être d'accord mais enfin qui étaient des gens compétents, je veux dire qui savaient de quoi ils parlaient, d'entrée, etc.
Moi je me souviens quand j'ai fait La Légion, on a discuté longuement. Il y avait d'abord, c'était le fils avec qui on avait commencé à discuter et puis après quand il a fallu finaliser, il y a eu des discussions qui ont été faites avec le père qui était le patron. Je ne me souviens plus de son nom, excusez-moi, qu'il m'excuse. Et finalement le gars il me dit, 'Bon, alors vous allez me faire un bon film Mr. Coutard'. Je lui dis, 'Oui' oui' oui'. Alors il avait un grand bureau, ça permettait de faire comme Colombo, je veux dire au moment où on partait de dire, 'Ah!' Alors au moment je suis parti, il est arrivé au milieu du truc. 'Ah! Mr. Coutard!' 'Oui?' 'Qu'est-ce que c'est pour vous un grand film?' 'Un film qui fait beaucoup d'entrées, monsieur'. Alors ça l'a rassuré. Non, je veux dire... Alors donc c'était.. Il y avait ce problème de la production, qui est complètement changé maintenant. Je veux dire c'est évident.
And so at the time, what did the producer do? He'd run around with that thing, see the distributors he knew, and he would ask them if they were interested. So then, they started talking about who was going to play in it, etc., to see... to organise everything. And so the producer... The distributor would say to the producer, 'So, listen, we'll set it up, I'll guarantee a certain amount of tickets', and it was written. It wasn't just saying I'll guarantee that many tickets, it was written on paper. So with that paper we knew which share the producer... the producer would receive. So the producer hurried to the bank and he would get the paper advanced, so they had the money and afterwards they needed to sell it abroad or things like that. At the time, television was out of the question because I mean television was... They bought some things, but it wasn't a budget, that wasn't what enabled a film to be made. So in fact, everything was based on distribution. So that's something that was actually stopped by Lang, but it had a considerable advantage, it's that... I noticed it when I did Hoa Binh. When you got produced, when a distributor had put money in the film, he only had one thing in mind, which was being to get his money back. If the film didn't do well, he had powerful means to prevent the cinema managers from using section 30.
Section 30 was a section which enabled them to stop showing a film if they weren't selling enough tickets, the cinema owners being the managers, the cinema managers or the managers of a group of cinemas. So at the time it was an advantage. I know that when Hoa Binh came out, it really didn't do well. Warner had The Night of the Generals coming out afterwards, and they told people, 'If you get rid of Hoa Binh, we won't give you The Night of the Generals'. So people accepted torub along with my film, which wasn't doing well, for a few weeks. So that was a great advantage, I mean nowadays if the film isn't doing well... No, and there was also another advantage, the filmmaker was speaking to two people: the producer and the distributor. They could talk. Whereas nowadays you have commissions with tens of guys, you don't even know who they are, they're ghosts. Yes, that's right. And on top of that there were people with whom you couldn't necessarily agree, but who were still capable people. I mean that they knew what they were talking about, tickets, etc.
I remember when I did Operation Leopard, we talked for a long time. The first discussions were with the son and afterwards when it came time to finalise, the discussions took place with the father, who was the boss. I don't remember his name, sorry, my apologies to him. And eventually the guy says to me, 'So you're going to make me a good film Mr. Coutard'. I said, 'Yes, yes, yes'. So there was a big desk, from which you could do like Colombo, and say when leaving, 'Ah!' So when I was leaving, I had arrived to the middle of the 'Ah! Mr. Coutard!' 'Yes?' 'What makes a great film in your opinion?' 'A film that makes a lot of money, Sir'. So it reassured him. No, I mean... so it was... there was that production problem, which is something that has completely changed nowadays. I mean, it's obvious.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: The powerful section 30
Listeners: Bernard Cohn
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Tags: Hoa Binh, The Night of the General, Operation Leopard, La légion saute sur Kolwezi
Duration: 3 minutes, 42 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008