Le passage du noir et blanc à la couleur ne se posait pas à Jean-Luc-Dans sa première partie, parce qu'en fait Jean-Luc il faut séparer sa période pré marxiste-léniniste et sa période post, je veux dire. Donc le dernier film que j'ai dû faire avec lui, je me demande si c'était pas La Chinoise, non peut-être pas, peut-être Weekend...
[Q] Non, y'en a eu après.
Non j'en ai eu près mais après j'ai dû en avoir que deux autres après, je me souviens pas exactement, enfin peu importe, ça n'a pas grosse importance de toute manière. Ça n'a pas d'importance. Alors par contre de toute manière, je veux dire, les films en couleur que j'ai faits avant, c'étaient quoi, c'étaient... Le premier qui a été fait c'était Une femme est une femme. Ça ne posait pas... Je veux dire les problèmes qu'on avait en couleur au début, c'étaient les problèmes qu'on avait avec la pellicule. Parce que je veux dire, quand on parle de ça, il ne faut pas oublier qu'il y a, je vais pas dire un demi-siècle maintenant mais presque un demi-siècle, enfin disons 40 ans, on avait des pellicules qui n'étaient pas sensibles du tout, donc fallait mettre de la lumière. Ensuite, bon et elles n'avaient pas d'élasticité du tout non plus, c'est-à-dire qu'entre les ombres et les lumières, il y avait très peu de... Il y avait quatre diaphragmes de différence, je veux dire qu'on pouvait faire, il fallait faire des éclairages qui n'étaient pas trop contrastés parce que sinon la pellicule elle marchait pas dans la combine. Alors ça c'était le côté qui était le plus compliqué à faire. A la fin je veux dire les pellicules couleur étaient plus faciles à utiliser, maintenant les pellicules couleur sont plus facile à utiliser que le noir et blanc, parce que le noir et blanc il n'a pas bougé, la pellicule qu'on achète chez Kodak maintenant c'est celle qu'on avait dans A bout de souffle, exactement la même, sauf qu'ils ont foutu un antihalo pour éviter qu'on ait des effluves, autrement pour le reste c'est pareil. D'ailleurs c'est de plus en plus difficile à en avoir. Et les Japonais ne veulent pas en vendre sur la France, parce qu'ils n'en vendraient pas assez. Bon... donc les problèmes de couleur et tout ça, c'étaient pas des vrais problèmes je veux dire. Le problème avec Jean-Luc c'est qu'il a toujours été dans des situations de recherche.
Going from black-and-white to colour wasn't a problem for Jean-Luc. Well, in the first part of his... Because, I mean, actually you have to separate Jean-Luc's pre Marxist-Leninist period from the post one. So the last film that I must have made with him, I wonder if it wasn't La Chinoise... no, maybe not, maybe Weekend.
[Q] No, there were some afterwards.
No, there were some afterwards but I must have only done two afterwards, I don't remember exactly. Well, it doesn't matter, it's not very important anyway. It's not important. So on the other hand... anyway, I mean, the colour films that I did before, they were... they were... The first one I did was A woman is a woman. It didn't create any... I mean, the problems we had at the beginning with colour were problems that we had with the film. Because... I mean, when you talk about it, you shouldn't forget that there is... I'm not going to say half a century now but almost half a century, let's say 40 years, we had films which weren't sensitive at all, so we had to add the light. Afterwards, well... they didn't have any elasticity at all either, meaning that between shadows and lights, there were very little... there were four diaphragms difference. I mean, that we could do, we had to do lighting that wasn't too contrasted because otherwise the film didn't work very well. So that was the most complicated thing to do. At the end... I mean, the colour films were easier to use. Well, nowadays the colour films are easier to use than the black-and-white ones, because the black-and-white ones haven't changed, the film that you buy from Kodak now is the one we used for Breathless, exactly the same, except that they put an antihalation to prevent static, otherwise it's the same. In fact, it's more and more difficult to get hold of them. And the Japanese don't want to sell any in France, because they wouldn't sell enough of them. Well... so the colour problems and all that, I mean they weren't real problems. Jean-Luc's problem is that he's always been in challenging situations.